Tu vois ton client te dire qu’il veut mieux communiquer.
Et cinq minutes plus tard, il t’interrompt, te contredit ou se justifie sur tout.
Tu crois que c’est un hasard ?
Moi je pense que c’est exactement ça, le sujet.
Parce que ce que ton client vit avec toi, il le vit partout.
Et si tu ne coaches pas ce qui se joue entre vous deux, tu restes à la surface.
Aujourd’hui, on va changer ça 👇
Salut à toi !
Bienvenue dans Le Laboratoire du Coaching, le podcast où on ne se contente pas de réfléchir au coaching — on le dissèque, on le teste, on le challenge, et on en extrait l’essentiel.
Aujourd’hui, je vais te parler d’un levier que beaucoup de coachs négligent.
Pas par incompétence.
Pas par manque de volonté.
Mais par peur.
Et pourtant, ce levier-là est au cœur de tout coaching efficace :
👉 La relation entre toi et ton client.
Parce que, disons-le franchement :
Ce que ton client vit dans sa relation avec toi, c’est très souvent une version miniature de ce qu’il vit dans sa vie entière.
Et si tu ne le coaches pas là-dessus, tu passes à côté du système.
Le moment où j’ai compris que le problème est souvent entre nous
Je vais commencer par te partager une chose que j’ai mis un certain temps à assumer dans ma pratique :
Un jour, en plein milieu d’une séance, un client me dit :
“Je n’arrive jamais à me sentir écouté, compris.
J’ai l’impression que les gens veulent toujours avoir raison.”
Et à ce moment précis, devine ce qu’il fait ?
Il me coupe la parole.
Il me contredit sur tout.
Il me parle comme si j’étais là pour prouver qu’il a tort.
Et là je réalise : Ce qu’il vit avec les autres, il le recrée ici, maintenant, avec moi.
Mais sur le coup, je dis rien.
Je continue.
Parce que j’ai peur de “casser le lien”, de “sortir du cadre”, d’être perçu comme pas bienveillant.
Quelques jours plus tard, je réalise que j’ai raté le vrai sujet.
Et ça m’a fait un électrochoc.
Parce que j’étais frustré du résultat qui était ressorti de la session.
Depuis, je suis hyper attentif à ce qui se joue dans la séance, pas juste à ce qui est raconté.
Et c’est là que le coaching devient puissant.
Compétences, attitudes, choix → Ma grille d’observation
Pour ne plus passer à côté, j’utilise une grille très simple et vraiment efficace :
Quand je vois un comportement récurrent ou une tension dans la relation, je me pose une question :
Ce que je vois chez mon client, est-ce que c’est :
Un manque de compétences ?
Une attitude inconsciente ou toxique ?
Un choix qu’il continue à faire sans s’en rendre compte ?
Et selon la réponse, je n’interviens pas de la même manière.
Je te donne des exemples :
→ Un manque de compétence, c’est typiquement quelqu’un qui ne sait pas poser une limite. Il n’a jamais appris à dire non sans se sentir coupable. C’est pas une résistance. C’est une ignorance.
👉 Ici, ton rôle, c’est de lui faire prendre conscience.
Pas pour lui montrer que toi tu sais !
Pas pour lui expliquer que tu fais mieux ou qu’il se trompe.
Pour le guider à prendre conscience de cette erreur stratégique, et de l’impact que cela a dans sa vie.
Pour l’accompagner à développer une nouvelle manière d’aborder les choses.
→ Une attitude, c’est plus vicieux. C’est une croyance qui pilote tout sans être remise en question. Par exemple : “Si je dis ce que je pense, je vais être rejeté.”
👉 Là, ton travail, c’est de le faire réfléchir, de confronter avec bienveillance, de remettre en perspective.
→ Et puis il y a les choix. Ceux qu’on fait par habitude, par peur, ou par inertie. Par exemple : Rester flou dans ses demandes, ne jamais décider, éviter les conflits à tout prix.
👉 Là, tu peux l’amener à voir qu’il choisit, de ne pas choisir. Et que ça a un prix.
Cette grille m’aide à ne pas tomber dans le piège du “il faut l’écouter davantage”.
Parfois, non, il ne faut pas juste écouter.
Parfois, il faut pointer.
Nommer.
Clarifier.
Une séance où j’ai failli passer à côté — et où tout s’est joué
Je vais te partager une histoire qui remonte à quelques années.
Une coach en reconversion me consulte pour une supervision.
Elle me dit :
“Je sens que mes clients me testent, qu’ils ne me respectent pas.
Je veux être plus ferme, mais j’ai peur qu’ils arrêtent de venir.”
Ok.
Situation plutôt classique.
Pendant notre échange, elle me coupe la parole trois fois.
Elle reformule mes phrases avec ses mots.
Et surtout, elle me demande mon avis toutes les deux minutes, mais le rejette dès que je commence à répondre.
Je laisse faire. Et à un moment, je m’arrête et je lui dis :
“Tu veux que je t’offre un miroir de ce que je vis avec toi depuis dix minutes ?”
Elle me dit oui.
Et là je lui partage :
“Je sens que tu prends l’espace, que tu contrôles beaucoup l’échange, et que tu me demandes mon regard pour le challenger systématiquement.
J’ai l’impression d’être là, mais pas invité vraiment à collaborer.
Est-ce que tu peux voir que ce que tu me décris chez tes clients, tu es en train de le rejouer ici, maintenant ?”
Silence.
Elle sourit.
Elle respire.
Et elle dit :
“Oui. Je le vois. Et je crois que je le fais partout.”
À partir de là, on a pu travailler.
Pour de vrai !
On est sorti de l’histoire, et on est entré dans le système.
C’est devenu une vraie séance transformationnelle.
Pourquoi on évite ça (et pourquoi il faut arrêter)
Alors pourquoi tant de coachs évitent ce niveau de travail ?
Parce que c’est inconfortable.
Parce que ça fait peur.
Quand tu pointes un schéma en séance, tu prends un risque :
Risque de froisser.
Risque d’avoir tort.
Risque de perdre la belle alliance bien propre.
Mais la vérité, c’est que si tu veux faire du vrai coaching, tu dois prendre ces risques-là.
Tu dois oser dire :
“Ce qui se passe entre nous en ce moment est intéressant.
Est-ce qu’on peut l’observer ensemble ?”
Et là, tu sors de la relation client / prestataire.
Tu deviens un partenaire de conscience.
Un révélateur de système.
Un vrai coach.
Les signaux à surveiller en séance
Voici quelques signes que ton client rejoue ses schémas avec toi :
Il attend que tu fasses le premier pas, même quand il dit qu’il veut être autonome.
Il parle sans te laisser de place, puis t’accuse de ne pas l’écouter.
Il t’interroge comme un expert, mais rejette tout ce que tu proposes.
Il valide tout ce que tu dis, sans jamais s’impliquer.
Ce sont des perches que la relation te tend :
Attrape-les.
Nomme-les.
Travaille avec.
Coache la relation ou ne coache pas
Tu peux continuer à faire du coaching propre, linéaire, en suivant ton process.
Ou tu peux devenir un coach qui transforme.
Et ça, ça commence le jour où tu acceptes que le vrai levier, c’est la relation.
Pas celle que ton client raconte.
Celle qu’il vit.
Ici.
Maintenant.
Avec toi.
Et si tu l’accompagnes à la regarder en face, tu lui ouvres une porte qu’il n’a peut-être jamais franchie.
Alors, dis-moi :
👉 Est-ce que tu observes ces schémas chez tes clients ?
👉 Est-ce que tu oses les nommer ?
👉 Ou est-ce que tu as encore cette petite peur de “gâcher la séance” ?
Je t’invite à me le dire en commentaire, ou à venir en discuter lors d’un prochain live du Laboratoire du Coaching - Car oui, y a des lives qui s’en viennent bientôt.
Et si tu veux apprendre à faire ça avec précision, justesse et puissance, je t’invite à prendre un rdv avec l’Institut Merlin pour qu’on discuter des possibilités d’accompagnement et de formations.
Parce qu’ici, on ne travaille pas des protocoles.
Même si on apprend à en utiliser plein.
On développe des postures !
Alors d’ici là, observe la relation.
Parce qu’elle ne ment jamais.
Ce qui se passe avec toi, ce passe avec les autres aussi !
À très bientôt.
Salut 🫡
Julien alias Merlin 🧙♂️
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